Alimentation du senior
Les personnes âgées représentaient au cours de ces dernières décennies un groupe marginal pour les études internationales. Par les modifications de la pyramide des âges, en 2030, plus d’1/3 de la population aura plus de 60 ans ; cette classe d’âge prend une place plus importante.
En vieillissant, la composition de l’organisme se modifie : la part des graisses augmente alors que la masse osseuse, la proportion d’eau ainsi que la masse cellulaire non adipeuse
diminuent. Il s’agit notamment, en ce qui concerne cette dernière, des tissus musculaires et nerveux. La diminution de la masse musculaire active résulte d’un recul du métabolisme debase qui est encore aggravé par la baisse d’activité physique.
La réduction du nombre des neurones fonctionnels entraîne une diminution de la sensation de soif, une altération des sens du goût et de l’odorat, ainsi qu’une altération de toutes les fonctions digestives. Une diminution de la tolérance au glucose est à l’origine de l’apparition d’un diabète sucré. A coté de toutes ces modifications physiologiques, un grand nombre d’autres facteurs influent sur l’alimentation des personnes âgées. Dans de nombreuses études, les « difficultés de mastication » et un « manque d’appétit » sont rendus responsables d’une carence des apports alimentaires. Enfin, l’allongement continu de l’espérance de vie est à l’origine d’une polymédication au long cours des personnes âgées dont il faut apprécier les effets sur l’alimentation.
Ainsi, il est rapporté de nombreux cas de perte du goût de manger liés à des prises excessives de sédatifs. Par ailleurs, il existe une augmentation des maladies qui s’accompagnent d’une diminution des prises alimentaires et/ou de troubles de l’utilisation des aliments. Cette liste n’est bien sûr pas limitative, mais elle montre que, pour cette classe d’âge, il faut être particulièrement vigilant en ce qui concerne l’état nutritionnel.
Les quelques recherches existantes chez les personnes âgées permettent de savoir que les apports nutritionnels sont insuffisant. Malgré une fréquente surcharge pondérale, en moyenne, les besoins en certaines vitamines (A, D, B et C) et en minéraux (principalement le Calcium) ne sont pas couverts. Il s’agit en fait de la conséquence d’un déséquilibre entre des besoins restants constants et des apports énergétiques en diminution. Il existe aussi fréquemment une constipation du fait d’une prise insuffisante de liquide et de substance de lest (légumes).
Principalement chez les personnes en maison de retraite, on découvre régulièrement des déficits qui reposent souvent sur le manque d’aliments frais (vitamine C) et sur l’absence de produits laitiers (Calcium). Dans certains établissements, la supplémentation en vitamine C a été introduite depuis. Il apparaît cependant comme raisonnable d’assurer des apports
vitaminiques quotidiens suffisants en utilisant notamment les jus de fruits, ce qui entraîne manifestement aussi une amélioration des fonctions immunitaires.
En ce qui concerne les patients hospitalisés, plus de la moitié ont un poids inférieur à la normale et près d’1/4 peuvent être classés comme dénutris. Une alimentation carentielle représente un risque supplémentaire pour les personnes âgées, car les réserves ne peuvent être mobilisées en cas d’augmentation des besoins lors d’une maladie ou en phase de guérison.
Cependant, l’utilisation de l’alimentation en terme de prévention et de thérapeutique reste relativement réduite. Une étude sur les patients hospitalisés aux USA a montré que plus d’1/3 des plus de 65 ans présentaient une carence en énergie protéique qui n’était reconnue que dans un très faible nombre de cas.
Les apports nutritionnels chez les personnes âgées sont insuffisant, il est donc nécéssaire d’introduire une supplémentation en vitamines (A, D, B et C) et en minéraux (principalement le Calcium).