Alimentation durant l’allaitement
Après de longues discutions sur les avantages et les inconvénients de l’allaitement, l’OMS, en 1992, a engagée ses membres à mettre en place des commissions nationales de promotion de l’allaitement. Il est aujourd’hui fermement établi que le lait de mère est le meilleur aliment initial pour le nouveau né. Cependant, au 2ème mois de vie, seulement 1/3 des femmes allaitent encore leur enfant. Des estimations montrant que chez seulement 5 % des femmes existent des arguments cliniques contre-indiquant l’allaitement.
Les besoins énergétiques de la mère pendant la période d’allaitement se calcule essentiellement à partir du contenu énergétique du lait maternel qui est relativement constant, aux alentours de 70 kcal/100 ml.
La quantité tété augmente régulièrement pendant les 4 premiers mois de vie (avec de grosses variations intra et interindividuelles), de telle sorte que la quantité d’énergie totale augmente de la même manière avec la durée de l’allaitement.
En calculant exactement l’énergie nécessaire pour couvrir la formation du lait, avec une marge de manœuvre suffisante, on obtient environ 650 kcal/jour. Avec cette quantité d’énergie, la graisse emmagasinée par la mère pendant la grossesse n’est pas entamée. Si l’on vise une légère perte de poids et que l’on prends en compte la limitation de l’activité physique pendant cette période, le surplus nécessaire n’est plus que de 400 kcal/jour.
La période de l’allaitement ne doit pas être utilisée pour faire une cure d’amaigrissement, cela entraînerait des effets négatifs sur la quantité et la qualité du lait. Du fait des pertes par l’intermédiaire du lait, les besoins pour la plupart des nutriments s’élèvent pendant la période d’allaitement. En cas de carence (les vitamines sont principalement touchées), la concentration du nutriment concerné chute aussi dans le lait maternel (vitamine C, B12, iode). D’autres, comme le calcium, sont indépendants de l’alimentation pendant cette période, de telle sorte que l’approvisionnement de l’enfant sera maintenu jusqu’à épuisement des stocks de la mère.
L’augmentation des besoins sera en partie couverte uniquement par l’apport énergétique plus élevé. Ainsi, par exemple, en cas d’augmentation de 650 kcal/jour, un apport suffisant en protéine ou en niacine ne pose pas de problème. Si cependant certains nutriments (par exemple l’iode) sont déjà absorbés en quantités suffisantes du fait d’habitudes alimentaires particulières, la seule augmentation des apports énergétiques ne garantie pas une couverture des besoins pour les nutriments concernés.
Le « food and nutrition board » a défini en 1991, aux USA, les groupes à risque suivants pendant la période d’allaitement : limitation des apports énergétiques en dessous de 1800 kcal/jour (pour tous les nutriments), éliminations de tous les produits laitiers (calcium), alimentation végétarienne (vitamine B12), exposition solaire (lumière du jour) insuffisante (vitamine D chez la mère).
Comme en général pendant la grossesse et l’allaitement, existe une importante motivation de la mère, cette période doit être utilisée pour apporter des explications sur l’alimentation. Souvent, dans la pratique, il ne reste que peu de place pour de telles mesures « préventives » car une supplémentation est mise en œuvre.
Dans le passé, l’existence de résidus toxiques dans le lait maternel a conduit à remettre en cause la pratique de l’allaitement (PCB, DDT, Dioxine, etc.). Aujourd’hui, les concentration de ces produits dans la lait maternel sont bien inférieurs au seuil de toxicité. Les avantages de l’allaitement durant les 4-6 premiers mois de vie dépassent largement les risques de présence de substances toxiques.